Certains l'appellent le ROLLKUR, d'autres l'encapuchonnement forcé, d'autres encore la méthode "bas et rond".
Les adeptes de cette technique la différencient toutefois de l'encapuchenement au sens premier su terme, qui est, selon eux, un moyen pour le cheval de "lacher la main, se mettre en économie derrière les jambes de son cavalier, et par là ne pas se tendre". A contrario, le ROLLKUR " est une METHODE avec un cheval très rond, plus ou moins bas avec le nez derrière la ligne verticale... alors volontairement mis dans cette position par le cavalier, et non pas un cheval qui essaye de s'esquiver dans le travail..." Ce "n'est rien d'autre que des séances de musculation pour la ligne du dessus du cheval, afin que celui-ci gagne en puissance dans son dos pour le travail au rassemblé (attitude concours) et ainsi se libère un max dans ses allures, assis, léger devant, mais pourtant tendu sur ses rènes, le dos en place, dans l'impulsion..." Enfin, ils défendent cette méthode en soutenant que le ROLLKUR est le mot inventé pour décrire l'exagération du bas et rond, volontaire ou involontaire du cavalier, et c'est une manière pour le cavalier de Grand Prix de se mettre en sécurité avec un cheval chaud lors de la détente, afin de maitriser le cheval au début pendant l'echauffement, car les rênes allemandes sont interdites sur le terrain d'un concours."
Les bases sont posées.
À l'origine, le ROLLKUR était employé par les cavaliers de saut d'obstacle, avant d'être reprise par les cavaliers de dressage. Aujourd'hui, cette technique est fréquemment utilisée par des cavaliers de niveau international tels qu'Anky Van Grunsven (vidéo) ou Ulla Salsberg. Dans la pratique, cette technique revient sensiblement à l'hyperflexion de la nuque du cheval. Il s'agit de ramener plus ou moins en arrière de la verticale le chanfrein du cheval, dans une attitude d'impulsion, vers l'avant, visant à tendre le dos du cheval et favoriser l'engagement des postérieurs et monter le dos. Cette hyperflexion est alors pratiquée lors du travail du cheval, à toutes les allures, dans un travail autant longitudinal que latéral. "Le but est à la fois de soumettre totalement le cheval et de développer sa musculature. En lui faisant perdre l'usage de son balancier-encolure, en reportant une bonne partie de son poids sur l'avant-main, on l'oblige à faire de gros efforts de compensation, un peu comme un coureur à qui on attacherait les bras dans le dos. Il est contraint de mobiliser drastiquement ses abdominaux pour surmonter son déséquilibre, et de monter fort ses épaules pour ne pas tomber sur le nez."
Les adeptes du ROLLKUR louent cette technique pour sa capacité à faire monter le dos du cheval. Cependant, si le cheval tend effectivement son dos lorsqu'il est encapuchonné, dès qu'il revient à une position naturelle alors le dos s'éffondre sous le cavalier... C'est le problème des courbures anormales trop longtemps imposées à la colonne vertébrale. "Au lieu de fléchir naturellement à la jonction tête-colonne, l'encolure plie aux alentours de la troisième vertèbre, ce qui étire douloureusement les les ligaments de la nuque et comprime les disques intervertébraux. La respiration est gênée, les glandes salivaires comprimées, les muscles de la face contractés". Mais ce n'est pas tout, "lorsqu'il est encapuchonné le cheval perd la vue, puisque la zone utile de son regard est dirigée vers le sol ou même vers ses genoux".
Mais le principal problème reste tout de même les juges internationaux et le règlement de la FEI (fédération équestre internationale) concernant les concours de dressage. Autant cette technique est fréquemment utilisée à haut niveau, autant elle n'est absolument pas sanctionnée... Dernièrement d'ailleurs, Haya, princesse jordanienne, a été remise à l'ordre pour avoir exigé de la FEI "le remplacement immédiat de la commission de dressage et la constitution d'un groupe de travail qui révise les problèmes d'entrainement des chevaux, la séléction des juges, l'écoute des fédérations nationales, la sélection pour les championnats ainsi que le développement et la popularisation de la discipline"... Peut être que le nombre impressionnant de places libres dans les gradins lors des jeux olympiques est dû au fait, comme l'a dit Michel Henriquet, que le dressage actuel ressemble de plus en plus à "une équitation dans laquelle les fondateurs auraient grand-peine à retrouver les excellentes recommandations qui figurent toujours dans le réglement officiel: "harmonie, légèreté et aisance", "soumission sans tension ni résistance", "entente parfaite avec le cavalier"..."
Sources:
- Le site scandinavian-dressage qui préconise un travail bas et rond (=encapuchonné)
- Cheval magazine n°405 dans l'article "Les chevaux, malades de l'encapuchonnement"
- Michel Henriquet pour Cheval Magazine n°446 pour la rubrique "Réflexions d'un écuyer"
Un cheval est bien plus beau sans tous ses harnachements compliqués comme le ROLLKUR .