Dimanche 18 juin 2006 à 22:44

mOi eT HoRiZoN


. photo: Clotilde, une galop7 avec Horizon la jument qu'elle sort en concours .

Samedi 17 juin 2006 à 11:38

La question du lecteur


La semaine dernière, j'éxpliquais la méthode que je venais de découvrir pour placer un cheval. Je vous rapporte les paroles d'Ornella, ma "bienfaitrice" ^^: "Mets-toi sur un cercle. Tu dois agir avec la rène interieure sur la commissure des lèvres. Et en même temps être assez ferme dans tes doigts, afin que, dès qu'elle cède, tu lui laches un peu de mou pour lui montrer que c'est ce que tu attends d'elle."


Alors, suite à ces paroles, Raphou m'a posé une question: "comment agir sur la commissure des lèvres? En faisant une rêne d'ouverture?".


J'explique la méthode. Ce n'est pas avec une rène d'ouverture que l'on agit sur la commissure (pour ceux qui ne savent pas, la commissure est l'entroit de la bouche du cheval qui "rejoint" la lèvre superieur à la lèvre inferieur). Depuis le début de ce blog je vous explique une méthode de mise en place consistant à lever légèrement la main interieure et de garder fixe la main exterieure (et avoir de l'impulsion etc mais là on parle que des mains). En faite, ça vient de là! Le fait de relever légèrement la main permet une action plus en "hauteur" sur la bouche du cheval, d'agire non pas sur la lèvre inferieure mais sur la commissure. Et puis quand vous tentez une mise en main, vous pouvez toujours regarder et tester les positions de main pour voir qu'est-ce qui correspond.


Il ne faut pas forcément écarter la main, il suffit juste au début de la relever légèrement afin que le contacte moelleux se fasse donc sur la commissure. De l'autre côté, la main exterieure reste à sa place, tendue et fixe, légèrement "dure" afin de se relacher au moment où le cheval cède.


Voilà, j'éspère que mon explication est satisfaisante, pour toute remarque, n'hésitez pas à me reposer quelques questions à ce sujet. Encore une fois, toutes les questions sont les bienvenues ;)


MaX

Vendredi 16 juin 2006 à 13:50

Troisième semaine, troisième répétition, troisième partie. Je monte comme pendant le cours Gazelle.


Arrivés dans la carrière, on fait un rapide rappel de la reprise, aucun problème, je m'en souviens. Je me met donc devant avec mon coéquipier et on entame le carroussel. Aucun problème, ma jument est géniale, et même s'il y a parfois quelques problèmes derrière avec certains qui oublient que c'est un doubler individuel ou autre détail de ce genre, tout se passe bien.


Nous avons juste une conclusion avec la fille de l'autre coté (car je vous rappel que le carroussel se fait en miroire), c'est que mon côté n'avance pas assez, donci l faudra aller plus vite, en particulier au galop, comme ça elles se callent sur nous et tout va bien.


La semaine dernière j'ai oublié de vous préciser que Pierre David et mon coéquipier ont accepté que nous prenions Robin des bois et Marianne comme personnages à la place de Némo et Doris.


Le résultat du carroussel est vraiment joli, je verrais si Lolotte peut le filmer avec l'appareil photo la semaine prochaine pour vous donner un apperçu.


Fin de la séance, on a refait plusieurs fois le carroussel, avec l'entrée, et on a chronométré les periodes des allures pour la musique. Je m'occupe de Gazelle, elle a été bien sage, et quand j'ai fini de la panser et de la doucher, je la ramène au pré.


Photo: Gazelle et moi


MaX

Vendredi 16 juin 2006 à 12:47

{ Obstacle }


Gazelle, la belle Gazelle, jument alzane, listée, balzanée, arabisée aussi.  Un ange en dressage, mais un diable en obstacle: cette jument pil. C'est à dire qu'elle s'arrète brutalement juste devant l'obstacle... Reste maintenant au cavalier de rester sur son dos et de la faire sauter...



Mercredi, j'arrive au club, nous ne sommes que trois à monter! Super! Gazelle est déjà montée donc rien à faire, je bavarde avec la communauté cavalière. Puis quand vient l'heure, je me met en selle dans la grande carrière, détend ma jument, aux trois allures, cercles, transitions, changements de main... Gazelle est sage, plutôt bien même.


On commence par sauter un obstacle, un droit, Gazelle est très bien. Sur les suivants aussi, volontaire, elle a envie d'y aller, je suis très contente d'elle, qui est si peu motivée d'ordinaire.


Exercice: Nous avons quatre obstacles disposés comme ci-contre. Nous devons en premier lieu ne sauter qu'un obstacle sur deux, c'est à dire sauter le 1, puis passer à l'exterieur du suivant puis sauter le 3. Nous le faisons aux deux mains. Gazelle est phénoménale je ne l'ai jamais vue si motivée, je suis très confiente et très contente d'elle =)


Ensuite, après avoir sauté les quatre à la suite aux deux mains, Pierre David met un plot au milieu de chacun des obstacles. Et cette fois-ci nous appliquons la méthode suivante: on saute d'abord dans la partie exterieur puis la partie inteureur puis à nouveau l'exterieur et on fini à l'interieur. Et on fait ça aux deux mains.


Je ne sais plus à quel moment c'est arrivé, ma première chute, sur le premier (en allant dans le sens bleu), je la sentais à 200%, je ne me méfiait pas du tout car jusque là Gazelle avait été splendide, donc je précède la jument, qui pil, et je me retrouve plaquée au sol de l'autre coté de la barre. D'ordinaire elle se débrouille pour que ses cavaliers retombent sur leurs pieds (je vous jure! ^^) mais moi je suis tombée sur le dos. Ne vous inquiétez pas, aucune casse, je la sentais venir cette chute. Bref je remonte, recommence sans problème.


Nous continuons les exercices d'interieur exterieur, en variant parfois avec des "que à l'exteiruer" ou "que à l'interieur" (vers la fin celui là). Ca m'a vallu ma deuxième chute. Celle-là par contre je ne l'ai pas vue venir. J'en veux un peu plus à la jument, mais au moins après je tiens mon dos, et reste près de la selle.


On poursuit les exercices. Troisième chute (et oui encore! je crois que c'est mon record ^^), cette fois-ci je m'énerve, il me manque une cravache pour la rappeller à l'ordre (que les défenseurs des animaux ne s'offusquent pas, je ne compte pas battre la jument, mais la punir, comme une fessée si vous préférez). Mais je n'en ai pas, je serre les jambes, la jument saute. Plus tard, elle re-pil, mais cette fois-ci je me tiens prète, me méfie, donc je ne tombe pas et c'est "l'ovation" ^^ Et oui, il y avait pas mal de monde dans la carrière qui nous regardait ou en dehors. Pierre David et Pépé contents de moi, j'ai tenu cette fois-ci. Moi je suis toujours un peu énervée contre la connerie de cette jument, mais repart, en lui rentrant un peu dedans quand même donc elle va un peu trop vite mais c'est pas très grave vu que je réussi l'exercice. C'était le dernier passage.


Retour dans la cour, je m'occupe bien d'elle, elle a beaucoup travaillé quand même (on était que trois je le rappèlle). Je suis contente parce que ces chutes permettent de forger une bonne position. Cette jument est en réalité, une plutôt bonne "enseignante" malgrès elle. Tous les grands cavaliers disent que les problèmes à cheval sont toujours de la faute du cavalier et non de sa monture. Et je les approuve dans ce sens: la jument s'arrète, c'est vrai, mais un bon cavalier ayant une position irréprochable ne tombera pas, les jambes fixées aux flancs du cheval, près de sa selle et redressé. Je peux toujours en vouloir à la jument de s'arrèter mais pas de m'avoir fait tomber. Et puis je ne suis pas rencunière. Grâce à elle, sur la fin j'avais une très bonne position et suis restée en selle malgrès son refus. Pierre David était très content de moi, et j'en suis moi-même contente.


Je ne ramène pas Gazelle au pré, étant donné que je la remonte pour le carroussel, c'est cool, elle est très bien en dressage (ça s'annonce mieux qu'avec Idole Boy ^^)


MaX

Mardi 13 juin 2006 à 23:48

Jamais je n'aurais ressenti à ce point la beauté ennivrante de la belle écriture. Couplé d'un sujet portant seul sur le cheval, le magnifique ouvrage de Jérome Gracin, Cavalier seul, me semble devenir mon livre de chevet, ma Bible. Je n'en suis qu'à l'aube du récit, et déjà la sensible plume de cet auteur me fait vibrer et me rend compte de mon manque de culture! Pourquoi n'avais-je toujours pas compris jusqu'alors que l'équitation se doublait immanquablement de littérature? Quels Proust, Lamartin, Hugo ai-je oublié dans un coin poussiéreux de bibliothèque? La musique classique se marie égalament aussi aux piaffers des chevaux... J'ai toujours apprécié le piano, ses mélodies parfois si bien jouées qu'elles nous transportent dans un autre monde... Et bien il s'avère que cet autre monde se rapproche étrangement de celui de nos compagnons...


La beauté du livre est telle qu'on y verrait de la poésie prosée, une part de rêve emprisonnée dans ces fragements d'encre posés sur les pages d'un livre aux odeurs exalant la lecture et trahissant le plaisir que l'on prend de lire. Les mots y ont des sons, des odeurs, des sensations, des goûts aussi... La succesion des jours nous rappèlle l'importance du temps, car ce livre n'est pas un roman, mais un journal, un journal équestre...


"31 octobre


Le cheval a non seulement la vertu d'abolir le temps mais aussi la faculté d'effacer les frontières. On est cavalier aujourd'hui comme on l'était hier, et même avant-hier; c'est une passion qui, mine de rien, flirte avec l'éternité"


"Le plus fascinant, c'est quand le sauteur se prépare. Pendant de longues minutes, il piaffe, plastronne, se gonfle, on a l'impression d'avoir sous les fesses un moteur de formule 1 prêt à rugir, une puissance infernale, et puis soudain le cheval se dresse, qu'il faut aussitôt acommpagner du bassin, et se dévoile alors, immense et merveilleux, promesse d'éternité, le firmament du manège."


Jérôme Garcin, c'est l'illusion que tout relève de l'extraordinaire. Chacune de ses description est telle qu'on y est plongé en entier et qu'on en ressort trempé d'images fascinantes à l'air si lointain, comme si cette réalité était impossible à atteindre. Pourtant elle n'a jamais été aussi proche: les paysages fracassés de Bretagne, les senteurs fruitées des bois, les lumières adoucies du manège du Cadre Noir, les rencontres sucrées avec des acteurs tels que Jean Rochefort ou des artistes tels que Bartabas, les pelouses vertes de Deauville avec ses plages à l'aube des grandes courses, les ennivrants piaffers des andalous, selle français, trotteurs et autres chevaux succedant aux passages differents airs de basse et haute école...


Jamais je n'ai autant eût l'envie de dresser, de sentir mon cheval se ramasser sous moi, d'esquisser le mouvement du cheval lègé, qui se donne et avec qui vous prennez tout le plaisir que l'on peut avoir au contacte de telles créatures... 


Jamais je n'ai autant eût l'envie de partir au travers des paysages à la recherche d'une douce solitude rompue seulement pas le souffle chaud de cette âme qui vous accompagne et vous porte...


Jamais je n'ai été aussi déçue de savoir que demain je vais sauter...



« 27 août 2005.


Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline. »
Jérôme Garcin


MaX

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